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De nouveaux déterminants cognitifs liés à la fatigue physique ? Cas d’étude : le tennis.

Notre intervention auprès de Lucas Catarina

Dans de nombreux sports, les athlètes doivent combiner un effort physique avec un niveau d’éveil et de lucidité cognitive important. Cette exigence est d’autant plus élevée dans les situations où il y a beaucoup d’informations à traiter en un court laps de temps. En effet, le contrôle cognitif est un ensemble de processus mentaux qui permet à chaque individu de varier son comportement en s’adaptant aux objectifs changeants (Inzlicht, 2015). Ils comprennent principalement l’auto-régulation ainsi que l’auto-contrôle de son comportement (Miyake, 2000 ; Hofmann, 2012).

Etude de cas : Tennis et capacités attentionnelles

Lucas Catarina, joueur professionnel de tennis (ATP n°347) en plein protocole cognitif et Mélissa Muzeau, CTO de Sporttesting

Ces stratégies attentionnelles et décisionnelles sont pourtant une part plus que dominante dans de nombreux sports, notamment celui de notre cas d’étude, récemment réalisé par notre équipe : le tennis. En effet, dans ce sport de duel, l’adversaire tente de feinter et de masquer au mieux ses intentions afin de rendre la tâche plus difficile à son opposant, lui laissant le moins de temps possible pour réagir. L’enjeu cognitif se trouve donc dans le temps de réaction du joueur mais également dans sa capacité à dissocier et à identifier les informations pertinentes.  

Il n’existe pas de réel consensus dans la littérature concernant les conséquences que peut avoir la fatigue physique sur les performances cognitives des athlètes, et plus largement, des individus. Ce désaccord peut être expliqué par plusieurs facteurs comme : la diversité des tâches d’évaluation cognitive, le laps de temps passé après la fin de l’effort physique et ces mesures cognitives, le type d’effort physique demandé, son intensité ou encore sa plus ou moins forte adéquation avec la pratique initiale de l’individu.  

Ne cherchant pas à apporter de conclusions générales sur les performances cognitives et la fatigue physique dans le milieu sportif mais bien à obtenir un profilage individuel caractérisant chaque athlète, nous avons développé un protocole grâce à l’appui de ces connaissances scientifiques.

La zone attentionnelle optimale

Exemple de représentation de la zone attentionnelle optimale

En accord avec la théorie d’Easterbrook, un exercice d’intensité modérée augmenterait les capacités cognitives d’un individu, mais au-delà d’une certaine intensité « seuil », cette activité physique serait plutôt la source d’une baisse de performance. Ce phénomène est associé aux changements du niveau d’excitation du système nerveux central induit par l’exercice, qui sont corrélés, dans ce modèle, aux performances cognitives par une relation de type parabolique inverse. Le but de notre protocole est donc de réussir à déterminer cette valeur limite afin de pouvoir établir une « zone attentionnelle optimale » pour chaque athlète.

Afin d’identifier cette zone, Sporttesting met en place des protocoles adaptés et précis. Dans ce cas, des tests de temps de réaction, de prise d’information ainsi que de capacité attentionnelle sont réalisés avant, pendant ainsi qu’immédiatement après un test de course incrémental spécifique au tennis. Grâce à cela il nous est possible de déterminer précisément le moment de décrochage attentionnel et donc le profil de chaque athlète.  

Un nouvel indicateur impliqué dans la performance ?

Suivre les performance de son athlète en utilisant la cognition comme indicateur – Nos tests cognitifs

Il faut également prendre en compte le fait que ces décisions (in)conscientes prises par les athlètes, d’investir davantage d’effort dans certaines tâches, peuvent être influencées par des déterminants psychologiques tels que des variables motivationnelles ou encore les attentes de performance que peuvent avoir chaque joueur.  

En effet, la tâche de course étant connue et imposée, c’est donc à l’athlète d’évaluer les ressources attentionnelles qu’il peut dédier à la tâche cognitive. L’athlète peut compenser la fatigue physique par une régulation plus ou moins importante de ces ressources cognitives. De façon plus concrète, obtenir un niveau de performance stable malgré l’apparition de cette fatigue jusqu’à une chute drastique au moment d’un seuil critique témoigne d’une meilleure gestion de ses ressources attentionnelles. Ce phénomène est particulièrement visible chez les athlètes très entraînés et de façon accrue lorsqu’ils se retrouvent en situation challengeante (Delignères, Brisswalter and Legros, 1994). Ce niveau de performance cognitive stable durant le test jusqu’à une valeur limite peut donc s’expliquer par une appréciation accrue de ses ressources propres. Le joueur de haut niveau possède une meilleure connaissance de lui-même et arrive à ajuster ses compensations cognitives plus équitablement en fonction des ressources dont il dispose, lui permettant d’utiliser au mieux les possibilités de sa zone optimale.  


Dans quels buts déterminer cette zone ?

Connaitre l’intensité à laquelle les bornes sont atteintes va permettre au sportif, dans un premier temps, d’identifier des marqueurs personnels (de sensation d’effort, de fréquence cardiaque ou encore de quotient respiratoire) d’entrée mais également de sortie de cette zone, lui donnant accès, durant son jeu, à son état cognitif. Dans un second temps, le but du joueur sera de repousser ces valeurs limites afin de rester le plus longtemps possible dans sa zone optimum. Pour cela il peut : améliorer sa condition physique ou repousser ses seuils en travaillant ses capacités cognitives au-delà de ses limites optimales. Ces connaissances se tournent toujours vers le même but : améliorer la performance sur le terrain, et ce, pour chaque athlète.

References

Chloé Palacio

Article écrit par

Chloé Palacio
Sport Scientist
Chloé Palacio

La science de la performance sportive

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